« La représentation de l’objet dans Le Parti pris des choses de Francis Ponge » Dans ce travail de mémoire nous allons nous intéresser aux objets et à leur représentation dans le recueil de Ponge. Des objets simples du quotidien, qui ordinairement semblent ignorés mais auxquels Ponge confère une fonction et une beauté nouvelles. Il s’agit pour lui de construire une poésie qui prenne en charge la description de l’objet pour en donner à lire différentes représentations et perceptions, en rapport étroit avec un nouvel usage de la langue, ce qui lui confère un statut nouveau.
Ce travail s’articulera donc autour de trois points majeurs qui sont :
• Dans un premier lieu nous allons étudier le concept du banal et les notions d’objet/chose chez Ponge. Le poète oscille sans arrêt entre ces deux termes « chose » et « objet » comme s’il ne faisait pas de distinction entre eux. En ouvrant Le Petit Robert, il se dessine effectivement dans le sens large une corrélation directe entre les deux. Ainsi un « objet » se définit comme « toute chose (y compris les êtres animés) qui affecte le sens et spécialement la vue ». Donc un objet n’est pas seulement inanimé et contredit la première partie de la célèbre citation : « Objets inanimés, avez-vous donc une âme (…) ? ». Par ailleurs, « chose » signifie « désignation indéterminée de tout ce qui est inanimé ». C’est la raison pour laquelle, nous nous sommes interrogée sur les différents emplois des mots « objet » et « chose » en nous demandant quelles « choses » du Parti pris des choses sont-elles désignées comme « objets » ?
• Dans un second lieu, nous essayerons de décoder l’équation qui est au centre du travail poétique de Ponge à savoir : « Parti pris des choses égale compte tenu des mots ». Il s’agit là d’un rapport explicite que Ponge établit entre, d’une part l’exigence de la vérité de l’objet pris à travers le prisme descriptif, et d’autre part le travail d’écriture et d’élaboration textuelle par le moyen du langage qui