Portait d'un couple de monstre grotesque ...
Portrait d’un couple de monstres grotesques.
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Chapitre 1 page 51-53
Introduction
C’est dans le premier chapitre de l’œuvre que nous sont livrés les portraits de Norine et d’Antoine. Après une éprouvante marche nocturne, Jacques parvient enfin au château de Lourps, où l’attendent son épouse, Louise, ainsi que l’oncle et la tante de cette dernière, Antoine et Norine. La brève visite de la pièce qui leur servira de chambre durant leur séjour achevée, le couple de citadins sont invités à dîner par les vieux paysans qui vivent dans une chaumière près du château. C’est dans cette habitation, à la faible lumière d’une bougie, que nous est dépeint le portrait de ces personnages qui s’apparentent à de véritables monstres.
Dans quelle mesure peut-on dire que Norine et Antoine sont monstrueux et en quoi leur portrait physique est-il révélateur de leur intériorité ?
I. Des apparences disgracieuses.
1. Une silhouette tortueuse ou torturée.
Le corps nous est donné à voir comme un espace de difformités. Brisé, cassé, tordu, plié, il est aux antipodes d’une silhouette droite et élancée, symbole de beauté, de grâce et de santé.
Antoine est « noueux comme un cep » ou encore « boucané comme un vieux buis », ce qui souligne les courbes disgracieuses d’un corps malmené et en proie à la violence du quotidien. En outre, lorsqu’il se tient debout, ce « tout petit vieillard » « un peu courbé » doté de ces « jambes de cavalier, évidées en cercle », nous offre la représentation de cette silhouette disgracieuse et torturée. Enfin, sa « face ratatinée », affublée d’un « nez osseux… tordu à gauche » est révélatrice d’une dissymétrie qui corrobore cette même idée.
2. Hétérogénéité du visage.
Loin d’être homogène et harmonieux, le visage d’Antoine, tout comme celui de Norine, se caractérise par un aspect hétérogène développé par la présence d’un réseau sémantique et métaphorique du textile