positivisme
Chaque branche de connaissance selon Auguste Comte passe par trois états chronologiques, la phase théologique ou fictive, la phase métaphysique ou abstraite et la phase scientifique ou positive. En d’autres termes, les hommes, au cours de leur histoire, avaient eu recours à trois modes de pensée : ils avaient d’abord interprété le monde visible en termes d’intervention divine, en attribuant les causes premières et les fins dernières de la création aux forces surnaturelles ; dans un second stade, en remplaçant la théologie par la philosophie, ils avaient expliqué le comportement en termes abstraits. Le stade positif, le troisième, renonçait à découvrir l’origine ou le but de l’univers et se bornait à étudier les phénomènes observables en les reliant par des lois constantes. Seule la création d’une nouvelle science, qu’il appela d’abord « physique sociale », et ensuite « sociologie », saurait porter remède au désordre ambiant en appliquant les méthodes scientifiques à la politique. Comte disposa les sciences fondamentales selon une échelle hiérarchique en faisant de la sociologie la science suprême.
Depuis toujours, il pensait que l’élaboration de la philosophie positive devait déboucher sur un système politique. Dans le Discours sur l’ensemble du positivisme, écrit en 1848, Comte se propose désormais de « systématiser l’existence humaine par la combinaison entre le sentiment, la raison et l’activité ». Si la nouvelle philosophie s’appuie toujours sur la science sociale, elle deviendra plus morale qu’intellectuelle, ce qui suppose de constituer une autorité spirituelle indépendante du pouvoir temporel. Comte introduit alors le programme politique d’une république occidentale dont la devise est « Ordre et Progrès ». La seule force sur laquelle le positivisme peut s’appuyer, c’est le prolétariat. Seuls les prolétaires ont le sens de la réalité, la prédilection pour l’utile et sont susceptibles de comprendre et de sentir la morale réelle qui concerne avant tout