Pour un journalisme utile
ANALYSE DU MANIFESTE « POUR UN JOURNALISME UTILE »
La Revue XXI est une revue trimestrielle vendue sur abonnement et en librairie, sur une base de lectorat participatif, dont le premier numéro a été diffusé en Janvier 2008. Revue à succès inattendu, uniquement sur papier et sans publicité, rarement en kiosque, la Revue XXI présente dans ses pages uniquement des grands formats : reportages, enquêtes et récits longs d’après l’idée de ses fondateurs, Patrick de Saint-Exupéry et l’éditeur Laurent Beccaria. La rédaction a décidé de prendre le contre-pied d’une presse contemporaine basée sur l’information instantanée et éphémère, préférant offrir à son public un ouvrage entre le livre et le magazine, qui suit les traces d’Albert Londres et James Gordon Bennett.
Le 10 janvier 2013, à l’occasion de son cinquième anniversaire, la rédaction publie un manifeste de vingt pages, destiné à remettre en cause la presse du XXIe siècle en se questionnant sur un « journalisme utile » qui ne résiderait pas dans la course au numérique.
Le manifeste de Patrick de Saint-Exupéry et Laurent Beccaria s’ouvre ainsi sur l’hypothèse qu’Internet ne serait pas la cause de la crise de la presse, mais un facteur supplémentaire de cette crise, et que pour sauver le journalisme, il faut le repenser.
Dès ses premières pages, le manifeste se penche sur le contexte dans lequel évolue la presse, à savoir un monde connecté, où le lectorat trouve ses informations sur le web, rapidement et gratuitement, face auquel la presse se doit de s’adapter. La rédaction de XXI met en cause le capitalisme, qui forcerait « le processus de destruction créatrice » cité par Joseph Schumpeter, c’est-à-dire toujours chercher de nouvelles méthodes qui dépassent les anciennes et les rendent obsolètes. À travers d’innombrables exemples et en premier lieu, son propre succès, la revue XXI cherche à démontrer qu’il existe une autre solution pour que la presse puisse survivre face au