Pour un poète, parler du monde revient il forcément à parler de soi ?
En poésie il est assez courant pour le poète de parler du monde ,d'exprimer son avis sur certains aspects de l'environnement qui l'entoure. Cependant, cette évocation du monde est souvent exprimée à travers les sentiments ou le vécu du poète, et est rarement anodine. On peut alors se demander si pour le poète, parler du monde revient il forcément à parler de soi.
En réponse à cette interrogation, nous développerons trois parties : dans un premier temps, le regard subjectif que peut porter le poète sur le monde, puis le regard critique que possède le poète par rapport à ce même monde, et enfin le fait que toute poésie part d'une expérience personnelle pour, ensuite, élargir la réflexion.
Souvent, le poète pose un regard subjectif sur le monde, à travers ses sentiments ou expériences personnelles. Le poète peut donc, par exemple, exprimer ses sentiments, son amour pour une femme, et évoquer à travers ces vers un monde, un paysage resplendissant.
C'est le cas dans le poème de Clément Marot Dedans Paris, publié dans le recueil Rondeaux et Épigrammes (1532). Dans ce poème, Clément Marot exprime son amour pour Anne d'Alençon, à qui il dédie ce poème, tout en faisant allusion à la ville de Paris. Il évoque donc Paris au travers de ses sentiments pour Anne d'Alençon. La présence de Paris dans ce poème est soutenue par l'anaphore « Dedans Paris ». C'est d'ailleurs sur cette répétition que se clôt le poème.
On peut donc rapprocher ce poème du sonnet d'Alfred de Musset, paru en 1829 dans Les contes d'Espagne et d'Italie. Ici aussi l'auteur évoque Paris, mais aussi l'hiver, à travers son amour pour une femme.
Ainsi, la liaison entre entre les sentiments du poète et le monde est encore plus forte, Paris et l'hiver sont assimilées à la femme aimée. En revanche, alors que Clément Marot évoque avec enthousiasme son amour, Musset aborde la déception amoureuse, les regrets, et cela dans le lyrisme, avec des expressions