Pourquoi chercher à se connaitre soi-même
Bien entendu, voir les deux directions possibles données par l’adverbe pourquoi permet de constituer deux parties différentes :
– quelle est la cause qui me pousserait à me connaître moi-même ? Le danger ici serait de ne répondre qu’en termes de psychologie. Car chez Socrate l’impératif de se connaître soi-même n’a pas pour cause et pour but de découvrir la psychologie propre à Socrate mais de découvrir à travers son interrogation l’essence de l’homme, de tout homme. Et l’on pourrait dire la même chose à propos de Montaigne.
– Quel est le but (pour quoi) que j’essaierais d’atteindre à travers la connaissance de moi-même
On pourrait également faire remarquer que l’intitulé peut être compris en deux sens :
– quelles sont les causes, les raisons, les buts qui me déterminent à me connaître moi-même ? Mais sans exiger que cette connaissance soit produit par moi-même (je pourrais me faire aider par un psychologue, un philosophe)
– – quelles sont les causes, les raisons, les buts qui me déterminent à me connaître par moi-même ? Ici, l’accent serait mis sur la conquête de la connaissance de mon être, par moi-même
La différence peut apparaître comme minime et insignifiante mais elle engage une conception très différente de l’acte de philosopher : Socrate ou les philosophes cyniques n’ont pas de maître et n’en recherchent pas alors que les épicuriens ou Aristote fondent des écoles dans lesquelles il existe un maître qui permet à chacun de tenter de se connaître soi-même.
Ce faisant, cela nous oblige à réfléchir sur le rapport à autrui dans la connaissance de