« Pourriez-vous être candidat à une émission de télé-réalité »
« Pourriez-vous être candidat à une émission de télé-réalité »
La télé-réalité a envahi les petits écrans depuis le succès foudroyant de « Loft Story » en 2001. Aujourd’hui, le genre permet de redécorer son appartement, d’inviter des inconnus à dîner, de rencontrer l’âme sœur à la campagne ou encore de partir au loin manger des vers vivants tout en éliminant du jeu ses compagnons.
La télé-réalité est donc plurielle tant le terme recouvre de concepts différents, et fait donc appel à des candidatures différentes. Pour certains, ce sera le moyen de vivre un quart d’heure de gloire, pour d’autre d’espérer accéder à leur rêve (« Star Academy »), pour d’autre enfin de gagner de l’argent, mécanisme poussé à son paroxysme dans le film Live, où des candidats jouent en direct leur vie à la roulette russe...
Mais quelles que soient les motivations des participants et quelles que soient les valeurs défendues par ces émissions (moins critiquables dans « Un dîner presque parfait » que dans « Koh Lantah », qui fait l’apologie de la compétition débridée), les candidats ne sont au final que de la chair à images pour des producteurs avides de profits, opinion défendue par Jérôme Clément dans son interview au Monde. Ce faisant, ils sont complices d’une société du spectacle – dénoncée dès 1967 par le philosophe Guy Debord – qui transforme les citoyens en consommateurs et les acteurs de leurs propres vies en spectateurs passifs de celles, souvent fantasmées et mises en scène, des autres. Cela va à mon sens à l’encontre des valeurs que devrait promouvoir une société démocratique, et tend à nous transformer tous peu à peu en Truman, le héros du film de Peter Weir The Truman Show, qui a l’illusion de vivre, l’illusion d’aimer, l’illusion de faire quelque chose de sa vie alors qu’il n’est qu’un objet de contemplation – et non plus un sujet.
Quant à une éphémère célébrité née non pas de mes mérites propres mais de ma capacité à séduire le public, quant