Poème senghor
Il fit ses études à Dakar et à Paris, où il rencontra Césaire qui venait de formuler le concept de « négritude », et passa l'agrégation de grammaire en 1935. Député à l'Assemblée constituante en 1945, il participa à la rédaction de la Constitution de la IVe République et fut secrétaire d'État dans le cabinet d'Edgar Faure (1955-1956).
Fondateur de l'Union progressiste sénégalaise avec Mamadou Dia, il devint, après la dissolution de la Fédération du Mali, président de la République du Sénégal en 1960. Il s'efforça de favoriser le dialogue des cultures, s'attirant les invectives du camp progressiste et de son dirigeant Sékou Touré. En 1980, il se retira de la vie politique sénégalaise après avoir assuré sa succession.
Son œuvre poétique exprime l'amour de sa terre natale, de ses traditions et des paysans qui la peuplent. Elle s'élève parfois jusqu'au ton de l'épopée pour célébrer la « négritude » et l'espoir d'une réconciliation universelle des races. En 1966, Senghor organisa à Dakar le premier festival mondial des Arts nègres.
Il a publié une Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française précédée de la préface de J.-P. Sartre Orphée noir, 1948; des poèmes (Chants d'ombre, 1945; Hosties noires, 1948; Éthiopiques, 1956; Nocturnes, 1961; Lettres d'hivernage, 1973); ainsi que plusieurs essais littéraires et politiques (Liberté I à IV, 1964-1984).
[Académie des sc. morales et pol. 1969; Académie française