Poésie
EAF juin 2010
Explication du sonnet de Louise Labé (1524-1566)
« Tant que mes yeux pourront larmes épandre »
Cette explication est conçue pour vous guider dans la compréhension de ce texte. Mais n’oubliez pas qu’il vous faudra, le jour de l’oral, adapter votre explication à la question que vous posera votre examinateur.
Louise Labé fait partie du groupe des poètes lyonnais, avec Maurice Scève (auteur de Délie, recueil de dizains ; s’informer brièvement sur ce dernier). Rôle de premier ordre dans ce cercle. Femme d’un cordier, d’où son surnom de « belle cordière » (gravures et sculpture en ronde bosse la représentant, quelques témoignages écrits sur sa vie, mais dans l’ensemble peu d’éléments). Elle a composé un recueil de 24 sonnets, publié en 1555, et trois élégies, dans lesquels elle développe ses sentiments amoureux, ses peines et ses plaisirs. Comme de nombreux poètes de la Renaissance en France, elle s’est inspirée du recueil (de sonnets) Canzoniere de Pétrarque, mais elle a fait preuve d’une grande originalité dans l’adaptation des thèmes travaillés par Pétrarque (pour saisir l’influence de Pétrarque, lire le poème de Du Bellay (1522-1560), poète de La Pléiade, « J’ai oublié l’art de pétrarquiser »).
Recommandations : pour aborder ce sonnet (comme n’importe quel sonnet d’ailleurs), il est impératif de connaître la structure de ce type de poème (cf. votre manuel, éléments de versification, page 217).
Composition strophique du sonnet : sonnet de facture régulière, en décasyllabes, comportant deux quatrains à rimes embrassées, suivis de deux tercets à rimes suivies puis croisées.
Problématique : sensualité et lyrisme, expression de la fragilité des sentiments amoureux et de l’existence, tonalité élégiaque.
Structure grammaticale du sonnet : deux propositions subordonnées temporelles, occupant chacune un quatrain (anaphore de la conjonction de subordination « tant que » et parallélisme des constructions