Poétique du corps et du nu
Le film s'érige sur les cendres encore chaudes du précédent film du réalisateur, Otto; or up with the dead people, qui mettait déjà un zombie en scène. Au sein du film, on lui posait certaines questions :
« What do you do for a living?
A living?
An unliving?
I'm unemployed.
Where do you live? … Unlive?
I'm a homeless.
Where do you sleep?
I never sleep. Zombies never sleep. »1
C'est à son compte que Bruce LaBruce reprend les réponses pour en faire une variation avec L.A. Zombie.
Le film retrace donc, en filigrane, dans un Los Angeles des années 1980, l'errance d'un zombie mise en parallèle avec celle d'un SDF, tous deux interprétés par l'acteur pornographique François Sagat. Au fur et à mesure que le film avance, le zombie est amené à croiser des cadavres sur son chemin. S'accouplant avec eux, il leur redonne la vie.
Si le film est bien sûr très emprunt de l'imagerie pornographique (on parle même de porno-gore), comme d'autres films « pornographiques d'auteur », le caractère fonctionnel est bien souvent compromis, et la vocation masturbatoire mise en doute. Bruce LaBruce jouissant d'une liberté totale reconfigure absolument tous les aspects du film. Ne s'accrochant pas à un quelconque réalisme, cela va du redimensionnement du temps et de l'espace, jusqu'à redessiner les corps dans le but d'en faire