Texte 2 : Extrait de La Princesse de Clèves (1678) de Madame de Lafayette. Présentation de l’héroïne51015 Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite …afficher plus de contenu…

Pourtant là aussi on peut remarquer une ambiguïté : l’héroïne est définie par son milieu et sa famille, mais elle n’est pas définie par et pour elle-même. Le fait même qu’elle soit « une des plus grandes héritières de France » fait d’elle une proie dans ce milieu de prédateurs qu’est la cour. Enfin on peut remarquer que dans tout ce passage jamais l’héroïne n’est désignée par son identité (son nom « mademoiselle de Chartres » ne viendra qu’après ce passage) : tout est donc fait pour donner l’impression qu’elle n’a finalement pas d’identité (ex : d’ailleurs on ignore son prénom, comme celui de tous les autres personnages du roman). L’auteure montre donc à quel …afficher plus de contenu…

On y trouve par exemple l’hyperbole : « attira les yeux de tout le monde » , « beauté parfaite », «une des plus grandes héritières de France » , «extraordinaires ». Aux hyperboles on peut aussi ajouter l’accumulation sur un rythme ternaire : «dont le bien, la vertu et le mérite ». Ainsi les personnages de ce roman cultivent-ils la perfection . On peut voir dans cette perfection l’influence du roman précieux (rappelons par ailleurs que madame de La Fayette a joué un rôle important dans la vie des salons de Précieuses de son époque). L’héroïne semble ainsi être le produit d’une