III La femme, source d'inspiration et de l'inspiration 1. des yeux-univers
Cette longue énumération (neuf vers « appositifs » sur quinze) peut se lire comme l'expression d'une conception universelle : la femme aimée représente le monde entier. Gala, la compagne du poète, puisqu'il s'agit d'elle, ici, s'élargit, ainsi, à l'univers, au cosmos, et ce, par le simple jeu grammatical de l'expansion du substantif, « (tes) yeux ». Se tissent, en effet, des réseaux lexicaux faisant d'« elle », tour à tour, et à la fois, le réceptacle :
- des quatre éléments : l'Air (« vent/ciel »); l'Eau (« rosée/mer ») ; la Terre (« mousse ») ; le Feu (« astres »).
- de trois règnes : végétal (« feuilles/mousse/roseaux/paille ») ; animal (« ailes/couvée ») ; humain (« bateaux/chasseurs »).
- de toutes les sensations : visuelles (« jour/lumières/couleurs/aurore/astres ») ; auditives (« bruits ») ; olfactives (« parfums/parfumés ») ; tactiles (« mousse/paille »). 2. Mais la femme est aussi celle qui donne l'élan et un sens à la vie:
Un sens au passé: "Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu."
- l'évasion et la liberté (« vent/ailes/bateaux/ciel/mer »)
- l'inspiration poétique (synesthésie " Chasseurs des bruits et sources des couleurs.. Parfums éclos..." 3. II- le rôle du regard de la femme 4. a 5. - un principe vital pour le poète 6. -" mon" (v.1) et " le monde entier" : le regard de la femme dépend non seulement de la vie du poéte mais aussi du monde entier 7. - les vers 4 et 5 donnent l'image d'enveloppement renforcé par l'enjambement : " et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu / c'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu" : la vie entiére du poéte tient dans le regard. Le passé sans cette femme aimée est complétement aboli :" si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu " 8. - " c'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu" révélations de l'amour 9. -"et tout mon sang coule dans leurs regards