Premier homme
Albert Camus naît en Algérie le 7 novembre 1913, à Mondovi, près de la frontière tunisienne. Son père, Lucien, gérant d’un domaine viticole, meurt en 1914 des suites de ses blessures à la bataille de la Marne. Camus s’installe alors avec sa mère, Catherine, chez sa grand-mère maternelle, à Alger. Cette perte paternelle, ainsi que l’enfance qui en découle, influeront d’ailleurs sur certains de ses écrits, comme Le Premier homme. Après des études brillantes, il entre en hypokhâgne en 1932. Licencié en philosophie, il ne pourra pas achever ses études car il souffre de tuberculose (cela l’empêchera notamment de passer l’agrégation en 1938). Il soutiendra tout de même un diplôme d’études supérieures en 1936 intitulé « métaphysique chrétienne et néoplatonisme ».
La philosophie est donc une notion qui joue un grand rôle dans sa vie et dans son écriture, comme le montre sa première œuvre, datant de 1937, L’envers et l’endroit (compilation d’essais littéraires sur des sujets assez divers), puisqu’il y parle déjà de la mort, du destin de l’Homme, du rapprochement entre désespoir et bonheur. A cette même période, il fonde et anime la troupe du Théâtre du Travail (il fait alors partie du Parti Communiste, qu’il a rejoint en 1935 et qu’il quittera en 1937) avec pour ambition de mettre les œuvres dramatiques et contemporaines à la portée d’un public défavorisé. Il anime ensuite le Théâtre de l’Equipe, anciennement Théâtre du Travail.
A partir de 1938, il devient journaliste, d’abord à Alger puis à Paris. Réformé pour ses soucis de santé en 1939 (année où paraît Noces, mélange de poésie lyrique et d’essai philosophique), il entre activement dans la Résistance, au sein du mouvement Combat, où il est le rédacteur en chef du journal jusqu’en 1947 avec Pascal Pia. Il s’installe définitivement dans la capitale parisienne en 1942. C’est la même année que paraissent dans la clandestinité L’étranger et Le mythe de Sisyphe, début de ce qu’il appelle