Presse et tabou au maroc (articles et analyse)
Presse et tabous
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Le Matin
Le Maroc, une nation sans tabou
Le Maroc, pays de liberté, de tolérance et de coexistence. Ce n’est ni un slogan, ni une clause de style. Mais le triple paradigme qui imprime depuis des siècles à notre pays la conviction d’avancer et la confiance de changer aussi.
En moins de quinze jours, deux événements sont venus donner le ton de ce que les responsables du PJD appellent «la gouvernance aux mains propres» ! Le ministre de l’Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi , a fait une sortie spectaculaire en annonçant sa décision de saisir la justice contre des abus, des détournements et des trafics d’influence commis sous la gestion de ses prédécesseurs.
Celui du Transport ensuite qui, surenchérissant encore plus, a publié la liste des bénéficiaires d’agréments de faveur, mettant vraisemblablement à mal beaucoup d’entre eux, les exposant à coup à un feu nourri de critiques et les désignant du doigt. L’un et l’autre des deux ministres ont agi, à l’évidence, avec le souci de donner l’exemple de rigueur et de transparence. Ils ont créé « l’effet » attendu, conforté celles et ceux qui s’empressent de mettre en cause la gestion des anciennes majorités politiques au pouvoir. Cependant, au-delà de «l’effet PJD», il faut s’interroger à la fois sur la modalité et les objectifs d’une ou de telles démarches. L’époque - autrement dit «l’état de grâce» - autorise les nouveaux responsables de s’en prendre aisément à leurs prédécesseurs.
C’est de bonne guerre, ils le font sans y mettre les gants. Reste encore à savoir que le réflexe de «personnalisation» ne porte pas son risque : celui de discréditer chaque personne érigée en juge. C’est dire que la pédagogie choisie, apparentée à une sorte de délation, inspirée un tant soit peu du populisme rampant, ne laisse pas de surprendre. Ne serait-ce que parce qu’elle produit un choc au sein du peuple, désemparé, flatté par une sorte de jeu lubrique.
À présent, à