Printemps arabe ppt
Le «printemps des peuples» est une vraie référence historique. Mais pas forcément celle à laquelle les journalistes font allusion actuellement.
- Le 20 janvier 2011 à Tunis. REUTERS/ Finbarr O'Reilly - «Printemps égyptien», «printemps arabe», «printemps des peuples arabes»... à force d’entendre ces expressions printanières fleurir dans la presse, on en oublierait presque que les révoltes populaires du monde arabe se déroulent en plein hiver. L’agitation a commencé toute fin décembre en Tunisie, en janvier pour l’Egypte, en février en Libye et au Bahreïn.
Alors pourquoi utiliser cette expression pour parler des soulèvements dans ces pays? Les journalistes et les hommes politiques, comme Nicolas Sarkozy quand il parle de «printemps des peuples arabes»au dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) le 9 février 2011, ont-ils oublié que le printemps commence le 21 mars? Font-ils des parallèles historiques ou se sentent-ils simplement pousser des bourgeons lyriques?
Un cliché politique et journalistique
Ce n’est pas la première fois que l’expression éclot dans l’espace public. En février 2005, George W. Bush avait qualifié de «printemps arabe» les premières élections en Irak et les manifestations au Liban. Pour le président américain, dont la promotion de la démocratie représentait l’axe principal de la politique étrangère, c’était une manière de s’associer au souffle de ces événements. Les médias s’étaient alors saisis de cette expression lyrique; ils se sont empressés de faire de même début 2011. Les journalistes avouent: ils se reconnaissent coupables du crime de cliché. Le «printemps des peuples» est devenu une expression journalistique un peu facile, ressortie dès qu’il y a un signe de soulèvement populaire à connotation démocratique (et si possible, en début d’année, dans l’hémisphère nord).
Petites fleurs et grandes espérances
Les journalistes l’emploient d’abord