Prison
Le 18 septembre dernier, Christiane Taubira, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, procédait, au cours d’une séance publique, à l’installation officielle du comité d’organisation de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive. Les travaux de cette conférence doivent permettre, durant l’année 2013, de définir les orientations des politiques pénales et pénitentiaires des années à venir dans le domaine de la prévention de la récidive. C’est dire à quel point l’enjeu est ambitieux.
Les politiques de réintégration ont un coût et il ne faudrait pas que l’illusion d’une idée neuve, issue des travaux de la conférence, masque cet aspect et soit l’occasion, une fois de plus, de mener des politiques au rabais, sans envergure, parce que sans moyen. Mais quel gouvernement est prêt à défendre l’idée qu’il faut consacrer de l’argent pour les personnes qui ont violé la loi parce qu’il est du devoir de tous de faire en sorte que ces personnes puissent retrouver une place dans la communauté ? Est-ce qu’il peut s’agir du gouvernement qui tergiverse avant de dégager les budgets pour entretenir ses prisons ? Il est stupéfiant qu’une injonction de la plus haute juridiction administrative ait en effet été nécessaire pour que l’administration pénitentiaire prenne les mesures indispensables à la remise en état de propreté et d’hygiène des locaux d’un établissement pénitentiaire (en l’occurrence la dératisation et la désinsectisation du centre pénitentiaire de Marseille). Par exemple, le simple respect du droit du travail pour les personnes en prison aurait un coût, mais cela est indispensable. Tant que la prison restera une zone dérogatoire, elle ne peut prétendre être un outil de réintégration sociale. Appliquer le droit, dans toutes ses déclinaisons, et notamment celui du travail, est une manière de montrer les bénéfices qu’il y a à tirer de l’application des