Persuader
Thèse de Socrate : la rhétorique est un art qui permet de croire ou de faire croire sans savoir ou sans faire savoir.
Définition contemporaine (Critical Thinking): « toute tentative pour persuader quelqu’un de croire, désirer ou faire quelque chose qui ne tente pas de donner de bonnes raisons pour la croyance, le désir ou l’action, mais tente de motiver cette croyance, ce désir ou cette action seulement par le pouvoir des mots utilisés »
Persuader : faire croire par un argument qui ne fait pas connaître
Convaincre : faire croire, par un argument qui fait savoir
Extrait 1 (454 c-e) Socrate – Existe-t-il une chose que tu appelles savoir ?
Gorgias – Oui.
S – Et une autre que tu appelles croire ?
G - Oui, bien sûr.
S – Bon, à ton avis, savoir et croire, est-ce pareil ? Est-ce que savoir et croyance sont la même chose ?
G- Pour ma part, Socrate, je crois qu’elle sont différentes.
S – Et tu as bien raison de le croire. Voici comment on s’en rend compte. Si on te demandait : « Y a-t-il, Gorgias, une croyance fausse et une croyance vraie ? », tu répondrais que oui, je pense.
G – Oui.
S- Mais y a-t-il un savoir faux et un vrai ?
G – Aucunement.
S – Savoir et croyance ne sont donc pas la même chose, c’est évident.
G- Tu dis vrai.
Une manière linéaire, non-dialoguée, de restituer l’argument :
Prémisse 1 : il existe une chose qu’on appelle savoir
Prémisse 2 : il existe une chose qu’on appelle croire.
Prémisse 3 : il y a des croyances vraies et de croyances fausses.
Prémisse 4 : il n’y a pas de savoir faux, seulement du savoir vrai.
Conclusion : savoir et croyance ne sont pas le même chose
Aristote (De Interpretatione, 4, trad. Tricot) : tout discours a une signification, non pas toutefois comme un instrument naturel, mais ainsi que nous l’avons dit, par convention. Pourtant, tout discours n’est pas une proposition, mais seulement le discours dans lequel