Proche et Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis 1918

1- Le Proche et le Moyen-Orient au cœur des rivalités internationales du XXème siècle
1.1- La Première Guerre mondiale à l’origine des frontières actuelles
L’Empire ottoman, qui dominait le Moyen-Orient arabe avant 1914, sort vaincu de la Première Guerre mondiale. Il perd tous ses territoires non-turcophones. Sous l’impulsion de Mustafa Kemal (surnommé ‘‘atatürk’’ : ‘‘père des Turcs’’), la Turquie devient un État laïque sur le modèle occidental et voie ses nouvelles frontières garanties par le traité de Lausanne (1923).
Après la Première Guerre mondiale, le Moyen-Orient est partagé entre la France et le Royaume-Uni, qui reçoivent des mandats de la SDN (Société des Nations) :
- Syrie et Liban pour la France
- Palestine et Mésopotamie (actuellement Irak et Jordanie) pour le Royaume-Uni.
Mandat : tutelle accordée par la SDN à une grande puissance sur un territoire afin de préparer l’accession de ce dernier à l’indépendance.
Outre ces mandats, il existait d’autres territoires sous influence britanniques : l’Égypte et les émirats du Golfe. En revanche, l’Arabie conquiert son indépendance en 1932 (fondation du royaume d’Arabie saoudite par Ibn Saoud).
D’une manière générale, les frontières du Moyen-Orient sont donc issues de la Première Guerre mondiale et ont été tracées de manière artificielle dans l’intérêt des puissances coloniales.
1.2- Décolonisation et Guerre froide au Proche et Moyen-Orient
Après la Seconde Guerre mondiale, la grande majorité des pays du Moyen-Orient accède à l’indépendance. Seules quelques petites monarchies du Golfe continuent à vivre sous tutelle britannique (Koweit, Qatar, EAU, Oman) avant d’obtenir leur indépendance dans les années 1960.
Le Moyen-Orient n’a pas échappé au contexte international de Guerre froide. Même si dans les années 1960, le président égyptien Nasser se faisait le chantre du nationalisme arabe et du mouvement des non-alignés, l’ensemble de la