Je vous salue, Monsieur Seghers !

[Lisa présente Eluard et Seghers, Cosima parle des Editions de Minuit, de LACHENAL, et du projet de l'Honneur des Poètes.]

Me voici actuellement en possession/ en compagnie de poèmes qui, comme vous me l'aviez expressément demandé, pourraient constituer l’Oeuvre de la Résistance que vous désirez créer !
OU

Ah oui, vous l'aviez mentionné auparavant. J'ai rassemblé à votre demande, quatre poèmes qui d'après moi pourraient figurer dans votre ouvrage. En effet, de nombreux auteurs talentueux tels que Louis Aragon et Robert Desnos ont répondu être disposés pour participer au projet et m'ont présenté quelques uns de leurs écrits.

[Cosima : Montrez-moi cela !]

Attendez... * cherche dans mes affaires* Ah ! Voici un des quatre sélectionné, signé de la main de mon très cher ami Aragon. Né en 1897 et donc de deux ans mon cadet, il représente d'après moi, et vous le verrez à travers le texte que je vous lirai, un pilier de la Résistance Intellectuelle. Si, comme moi, il était un des chefs de file du surréalisme, notre adhésion en 1927 au Parti Communiste Français l'a conduit à rompre avec ce mouvement littéraire. En 1939, vous le savez, suite à l'établissement du pacte de non-agression germano-soviétique, le PCF devient clandestin tandis qu'Aragon est mobilisé en tant que médecin-auxiliaire. En zone sud, il orchestre un réseau de résistance avec lequel il communique par une technique littéraire dite de « contrebande »consistant à diffuser, sous l'apparence de poèmes amoureux/animés d'élans amoureux, des messages patriotiques informant ses camarades des événements vécus. Rien qu'en cela, il mérite sa place dans votre ouvrage ! Néanmoins, ce n'est que mon humble avis.

[Cosima parle.]

Volontiers. * je lis *

[Cosima me pose une question.]

Ce poème est très fort. Aragon hésite à y faire apparaître le nom des dédicataires et ne s'est pas encore prononcé. Pour ma part, je trouve que cette décision serait très judicieuse