Comme l’a écrit Jean-Gustave Courcelle-Seneuil dans son Manuel des Affaires : « Il faut dans toute entreprise mesurer incessamment ce que coûte et ce que rapporte le capital qu'on emploie (...) et, dans les calculs de ce genre, il faut soigneusement réserver une place aux éventualités et aux accidents » (p.46, 1872). Dans cette perspective, les industriels de l’aluminium ont mis en place une « boîte à outils » à la fin du XIXe siècle qui a constitué le socle de la décision d’investissement tout au long du XXe siècle. Celle-ci se compose de trois outils : le coût d’investissement à la tonne, le prix de revient et la rémunération du capital. L’investissement et le capital sont donc les éléments clés à cette époque. A cet égard nous pouvons nous attarder à définir ces termes. Le capital est une dépense ayant pour but de modifier durablement le cycle d'exploitation de l'entreprise ; à la différence d'une charge, il n'est pas détruit par celui-ci. De même le capital, dans une compréhension large du terme, s'entend comme ressource susceptible de générer des revenus, on peut ainsi parler de capital à propos de ressources financières mais aussi par exemple de capital humain, technique ou intellectuel. En la matière, il semble que la mise au point de cette fameuse boîte à outils fut nécessaire compte tenu de l’environnement dans lequel était les industries de l’aluminium à cette époque. Si les deux premiers outils qui composent cette boite à outils (I.A.) ont été essentiels, il n’en reste pas moins que le coût d’investissement à la tonne (I.B.) était nécessaire pour la compléter. Grâce à elle, les industriels ont pu déterminer leurs comportements face à la concurrence (II.B) tandis qu’ils avaient réussi à convaincre les investisseurs (II.A)
I. La mise au point de la boite à outils
Pour parvenir à l’utilisation de la boite à outils, deux outils classiques ont été réunis à un nouvel outil original qui s’adaptait bien au secteur étudié
A. Les outils classiques : le prix