Projet de loi
Dans un contexte marqué par la rigueur et les déficits, le 11 Novembre rénové de Nicolas Sarkozy passe inaperçu. Le chef de l'État inaugure pourtant une transformation de la commémoration du 11 Novembre. Lors de la cérémonie ce vendredi matin à l'Arc de triomphe à Paris, il a annoncé le dépôt «dans les semaines qui viennent» d'un projet de loi visant à en faire une «commémoration de la Grande guerre et de tous les morts pour la France».
Dès le début de son mandat, Nicolas Sarkozy s'est posé la question d'un dépoussiérage des grandes commémorations nationales. Rupture oblige, il a voulu éviter leur «fossilisation». Pour réconcilier les «Résistances» de 1940, il a voulu la lecture de la lettre de Guy Môquet dans les classes de terminale. Sans convaincre. Pour résoudre le problème de la disparition des derniers survivants de la Shoah, il a évoqué le projet d'«adoption» d'un enfant de la Shoah par les enfants du primaire. Une idée repoussée par les historiens.
Vis-à-vis du 11 Novembre, le président n'a pas attendu le décès, en mai 2011, du dernier combattant connu de la Première Guerre mondiale, le Britannique Claude Choules, à 110 ans, pour modifier la célébration de l'armistice de 1918. Jusqu'en 2007, la cérémonie était exclusivement consacrée au souvenir du 1,4 million de poilus français morts durant le conflit. Elle enchaînait dans un ordre immuable, du dépôt de gerbe à la sonnerie du cessez-le-feu, la sonnerie aux morts et La Marseillaise, avant le ravivage de la flamme sur la tombe du Soldat