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C’est moi, ton fils, Charles Magapah. Je souhaite de tout mon cœur que tout va bien à Goergian Bay. Je n’ai point oublié mon père, je lui ai envoyé une lettre à lui aussi à Parry Island, l’endroit où j’ai passé mon enfance. En ce 1er janvier 1918, je n’ai pu m’empêcher de vous écrire afin de vous souhaiter une très bonne année et aussi pour vous faire part de mon parcours et des actualités de la guerre. Il y a l’implication du Canada dans la guerre et deux conséquences économiques de ce conflit sur la société canadienne.
Premièrement, la Triple Alliance a eu le plaisir de voir la Grande-Bretagne se joindre à elle. Le Canda, colonie de l’empire britannique, s’est vu obligé de suivre afin de se battre en l’honneur de la reine. J’ai su saisir cette occasion et je me suis engagé dans l’armée en 1914. Cela fait 3 ans que je suis au front. Je suis très heureux d’être un participant à cette guerre. En ce moment, je suis en compagnie d’un Canadien-Français qui n’est point aussi content que moi d’être un soldat. Il a été engagé de force, et ce, en raison de la conscription qui a pris place en 1917. Elle force d’une certaine manière les gens à joindre l’armée. Elle fut fortement questionnée au Québec. Il a bien ne pas être content d’être ici, il reste un excellent soldat.
Deuxièmement, nous, Amérindiens, somme considérés comme un matériel de guerre. Puisque bon nombre d’entre nous ne maîtrisent pas l’anglais, nous fûmes victimes de racisme par les Britanniques et les Canadiens-Anglais car la hiérarchie fonctionne dans cette langue qui nous est étrangère. Cela n’a pas duré longtemps. Dès qu’ils réalisèrent l’importance de notre implication, ils arrêtèrent leur racisme. C’est majoritairement grâce à nous que l’on a triomphé dans la bataille du Mont Sorel. Durant celle-ci, J’ai enlevé la vie à une centaine d’hommes et en ai pris une trentaine pour prisonniers. Il y a environ 200 000 morts et retrouvés blessés sur les 600 000 participants