Projeter pour la ville
LUIGI SNOZZI ARCHITECTE
Professeur au Département d’architecture- EPFL Nous nous trouvons aujourd'hui dans un monde gravement menacé dans sa survivance même, les symptômes d'une telle situation sont repérables partout et la guerre demeure encore comme fait Structurel à l'intérieur d'une société qui veut tendre vers la démocratie. Je pense que la communauté académique a sa part de responsabilité dans ce qui est en train d'arriver. Elle se doit donc d'examiner publiquement la vie humaine sous le regard de ses qualités morales et tant que les académiciens ne seront pas parvenus à une conscience intellectuelle suffisante pour former des citoyens responsables et actifs de façon à porter à terme le procès vers une démocratie substantielle, ce devoir restera la tâche principale des intellectuels et des enseignants. Dans ce sens, je retiens que la finalité de l’enseignement de l’architecture n'est pas seulement de former des architectes professionnellement capables et brillants, mais plutôt des intellectuels critiques doués d'une conscience morale. Je voudrais tracer en grandes lignes ma position d'architecte vis-à-vis de ce problème dans le cadre de ma discipline, reprenant en partie des concepts élaborés lors de ma première expérience didactique à l'Ecole Polytechnique fédérale de Zurich dans les années 73/75. Ils sont à la base des repères théoriques qui m'accompagnent dans ma pratique d'architecte et d'enseignant. Je montrerai ensuite comment je les ai confrontés dans leurs cohérences et leurs contradictions dans mes expériences professionnelles, Je tenterai enfin de Ies mettre en rapport avec ma pratique d'enseignant aujourd'hui.
L'expérience théorique
À la base de ma réflexion et de mon action, donc à la base de ma façon de projeter et d'enseigner, il y a toujours un fond politique et idéologique qui participe d'une vaste aspiration socialiste en opposition à une vision utilitariste de notre société de consommation ou d'efficience. Mais