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NATHAN
3. FÉMINISME ET ACTION POLITIQUE
Flora Tristan
Promenades dans Londres... (1842)
La vie de Flora Tristan (1803-1844) est un résumé des plaies sociales pouvant marquer une femme : bâtarde ; mal mariée ; mère de trois enfants qu'on lui a arrachés lorsqu'elle fuit le foyer conjugal ; traquée par la police, les créanciers ; exilée en Angleterre, puis au Pérou, l'auteur des
Pérégrinations d'une paria (1838) et des Promenades dans
Londres (1842) a vécu la dureté des hommes et des institutions. La doctrine qu'elle prêche jusqu'à sa mort en
1844 annonce nombre d'idées développées ultérieurement par Marx : « Travailleurs, je suis votre sœur en l'humanité
On ne retient souvent que l'aspect romantique de la personnalité de Flora Tristan. Or, il ne faut pas oublier la précision minutieuse de ses enquêtes portant sur les salaires, les conditions de travail, la misère, ni ses revendications pratiques : l'égalité dans l'éducation, la formation professionnelle, les droits juridiques de la femme (droit au divorce, au statut de chef de famille).
Les femmes Anglaises
La femme, en Angleterre, n'est point toujours, comme en France, la maîtresse du logis ; elle y est même presque entièrement étrangère. — Le mari tient l'argent et les clés ; c'est lui qui règle la dépense, loue Ou congédie les domestiques, commande le dîner chaque matin, invite les convives ; lui seul décide du
5 sort des enfants ; en un mot, il s'Occupe exclusivement de tout. Beaucoup de femmes ne savent pas précisément quel genre d'affaires font leurs maris ; à quelle profession leurs enfants sont destinés, et généralement elles ignorent l'état de leur fortune. — La femme anglaise ne demande jamais à son mari ce qu'il fait, quelle société il voit, combien il dépense et Où il passe son temps. — Pas
10 une qui Ose se permettre d'adresser de pareilles questions. — De cette extrême dépendance, de ce respect des femmes