Promettre est-ce limiter sa liberté
On dit souvent d’une personne célibataire qu’elle est libre, ce qui suggère que le mariage est une entrave à la liberté individuelle. Et en effet, le mariage constitue un engagement qui me lie à une seule personne jusqu’à la fin de ma vie. Un tel engagement n’est-il pas une façon de renoncer à la liberté absolue ? Promettre, est-ce limiter sa liberté ?
La liberté semble consister, à première vue, dans la capacité de faire ce que l’on veut, de pouvoir notamment changer d’avis à tout moment. La promesse au contraire est un engagement à effectuer une action dans le futur. La promesse me lie pour le futur : si je fais une promesse, je ne suis plus libre de faire ce que je veux, je me dois d'honorer cette promesse, et donc de faire, le moment venu, ce que j'avais promis de faire. La promesse, en tant qu’elle engage mon action future, empêche-t-elle ma liberté de faire tout ce que je veux ?
Promettre, n’est-ce pas se rendre dépendant d’autrui et réduire nos possibilités d’action ? Mais cette limite posée d’avance par la promesse, est-elle réelle ? Est-elle une contrainte que l’on ne peut pas transgresser ? N’est-on pas libre de trahir une promesse ? Si je suis vraiment libre, pourquoi donc est-ce que je promets, alors que je sais que cela va limiter mon action future ?
Promettre, c’est limiter sa liberté, car c’est s’engager envers autrui et réduire les possibilités de notre action future.
Lorsque je fais une promesse, je m’engage envers quelqu’un, je deviens dès lors dépendant de cette personne envers qui je suis engagé. Elle a un droit de regard sur mon action. Et elle peut se retourner contre moi si je ne tiens pas ma promesse. Cet engagement est pris soit par la parole, soit matérialisé par une signature au bas d’un contrat. La parole comme la signature engage ma personne, me lie à celui à qui je promets. En tant qu’engagement envers autrui, la promesse