Promotion de la sante
Avant de présenter les contours du concept de promotion de la santé, il semble difficile de proposer une définition contemporaine et univoque de la santé, valable pour tous, universelle et intemporelle. Celle adoptée en 1946 par l'OMS[1], "La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en l'absence de maladie ou d'infirmité.", même si elle constitue une référence internationale, est souvent critiquée pour sa faible utilité opérationnelle. Son principal intérêt est qu'elle défend une conception globale de l'être humain ce qui marque une rupture avec le modèle biomédical dominant. Par ailleurs, en parlant de bien-être, elle affirme qu'il appartient à chacun de fixer ses propres normes de santé.[2]
Cependant, on peut noter son caractère statique. L'homme est en interaction permanente avec un environnement physique, psychologique et social qui est instable. Lui-même se transforme au fil de la vie et même ses caractéristiques biologiques sont soumises à des variations.
Une autre limite de cette conception est son caractère idéaliste qui peut s'expliquer par le contexte historique (fin de la 2ème guerre mondiale : "plus jamais ça"), période propice à toutes les utopies. En effet, qui peut prétendre avoir atteint un état de complet bien-être physique, mental et social ?[3] Ce désir de la santé parfaite semble avoir imprégné l'imaginaire de nos contemporains confrontés à un paradoxe, à savoir une demande sans cesse croissante de plus de bien-être, de sécurité et de soins pendant que la qualité de vie se dégrade pour une partie de la population et que certains environnements dans lesquels elle évolue se révèlent souvent pathogènes.
Le concept de promotion de la santé, défini par la Charte d'Ottawa[4], part de l’idée que le système de soins curatifs aussi performant soit-il ne peut contribuer seul à l'amélioration de la santé de la population. Il