PROPAGANDE
QU’EST-CE QUE LA PROPAGANDE ?
La propagande c’est le discours de l’autre, comme l’idéologie est son idée. Qui la nomme se félicite d'y résister et en avertit les victimes potentielles. Selon que vous aurez voté oui ou non au référendum sur la constitution européenne en 2005, vous accuserez la propagande souverainiste et altermondialiste d’avoir obscurci le jugement de vos compatriotes ou vous vous féliciterez au contraire que le peuple ait résisté au bourrage de crânes des élites politiques et médiatiques. Propagande, mot valise qui charrie des connotations négatives
(manipulation, enrégimentement, endoctrinement, fanatisme…) explique trop ou trop peu. Mon voisin qui ne vote pas comme moi, le soldat ennemi, le terroriste, l’islamiste, l’intellectuel qui s’est compromis avec un régime totalitaire, le malheureux à l’autre bout du monde qui ne pense pas comme mon journal favori, sont à l’évidence abusés par la propagande. Elle consisterait donc en manœuvres destinées à faire perdre la liberté de jugement ; a contrario celui qui la dénonce est persuadé d’être indemne. Si, au XX° siècle, tant de pays ou de partis ont ouvertement recouru à la propagande, le mot est maintenant tabou. Seuls des extrémistes se vantent d'une « action de propagande ». Sauf dans l'usage bénin de «matériel de propagande électorale» pour désigner les affiches, tracts et autres, le mot est tabou. Un vrai démocrate fait de la communication, des relations publiques, de la pédagogie, une campagne d’explication, ce qui n’a rien à voir. Bref, je m’exprime, tu fais de la propagande. Nous communiquons, vous endoctrinez.
Le réel, le social, le technique
La dénonciation de la propagande hésite entre trois registres qui peuvent se combiner.
1) Il lui est d’abord reproché d’être mensongère. Ce seraient des
« bobards » comparables à ceux que répandait la presse nationaliste et triomphaliste en 14-18 : tout va bien, nos troupes ont un excellent moral, les ennemis se débandent au premier