propos sur le bonheur
A partir de 1903, Emile-Auguste Chartier publie dans la Dépêche de Rouen, sous la signature d'Alain, les "Propos du dimanche", puis les "Propos du lundi" sous forme de chroniques hebdomadaires. Devenu professeur de Khâgne au lycée Henri IV en 1909, il exerce une influence profonde sur ses élèves (Raymond Aron, Simone Weil, Georges Canguilhem...).
A l'approche de la guerre, Alain milite pour le pacifisme. Lorsque celle-ci est déclarée, sans renier ses idées, et bien que non mobilisable, il s'engage pour satisfaire ses devoirs de citoyen. Brigadier de l'artillerie, il est démobilisé en 1917 avec un pied broyé.
Ayant vu de près les atrocités de la Grande Guerre, Alain publie en 1921 son célèbre pamphlet "Mars ou la guerre jugée". Sur le plan politique, il s'engage aux côtés du mouvement radical en faveur d'une république libérale strictement contrôlée par le peuple. Considérant que la seule liberté de l'homme est celle de l'esprit, Alain enseigne dans des universités populaires. Bien que n'ayant jamais adhéré au socialisme, il manifeste de la sympathie pour les mouvements ouvriers et pour le syndicalisme. Jusqu'à la fin des années 30, son oeuvre est guidée par la lutte pour le pacifisme et contre la montée des fascismes. En 1936, une attaque cérébrale le condamne au fauteuil roulant.
Alain met au point à partir de 1906 le genre littéraire qui le caractérise, les "Propos". Ce sont de courts articles, inspirés par des événements de la vie de tous les jours, au style concis et aux formules séduisantes, qui couvrent presque tous les domaines. Cette forme appréciée du grand public a cependant pu détourner certains critiques d'une étude approfondie de son oeuvre philosophique.