Propos sur l'art de gustave flaubert
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Propos sur l’art de Flaubert. ▪ « Il y a en moi, littérairement parlant, deux bonshommes distincts : un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols d'aigle, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de l'idée ; un autre qui fouille et creuse le vrai tant qu'il peut, qui aime à accuser le petit fait aussi puissamment que le grand, qui voudrait vous faire sentir presque matériellement les choses qu'il reproduit ; celui-là aime à rire et se plaît dans les animalités de l'homme. » (à Louise Colet, 16 janvier 1852) ▪ « La passion ne fait pas les vers. — Et plus vous serez personnel, plus vous serez faible. » (à propos de Musset) (à Louise Colet, 5-6 juillet 1852) ▪ « Je regarde comme très secondaire le détail technique, le renseignement local, enfin le côté historique et exact des choses. Je recherche par-dessus tout, la Beauté, dont mes compagnons sont médiocrement en quête. » (à George Sand, décembre 1875) ▪ « Il ne s'agit pas seulement de voir, il faut arranger et fondre ce que l'on a vu. La Réalité, selon moi, ne doit être qu'un tremplin. Nos amis sont persuadés qu'elle constitue tout l'Art. » ("nos amis" = Daudet, E. de Goncourt, Zola) (à Ivan Tourgueniev, 8 décembre 1877) ▪ « Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c'est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, comme la terre sans être soutenue se tient en l'air, un livre qui n'aurait presque pas de sujet ou du moins où le sujet serait presque invisible, si cela se peut. les œuvres les plus belles sont celles où il y a le moins de matière. [...] C'est pour cela qu'il n'y a ni beaux ni vilains sujets et qu'on pourrait presque établir comme axiome, en se plaçant au point de vue de l'Art pur, qu'il n'y en a aucun, le style étant à lui seul une manière absolue de voir les choses. » (à Louise Colet, 16 janvier 1852) ▪ « Enfin, je tâche de bien penser pour bien écrire ;