Protestations et révolutions dans le monde arabe en 2010-2011
Ces protestations ont commencé en décembre 2010 par la révolution en Tunisie qui a conduit Ben Ali à quitter le pouvoir. D’autres peuples reprennent à leur tour le slogan « Dégage ! » devenu le symbole de ces révolutions[2],[3],[4]. Alors que la révolution égyptienne provoque le départ d’Hosni Moubarak et une transition démocratique, les autres n’ont pas le même débouché : en Libye, elle tourne à la guerre civile entre les forces fidèles à Mouammar Kadhafi et les insurgés, soutenus par une intervention étrangère sous mandat de l'ONU ; au Bahreïn, la solidarité contre-révolutionnaire des monarchies du Golfe fait échec au mouvement de contestation ; au Yémen, le dictateur Saleh réussit à faire accepter à l’opposition un plan de transition qui lui garantit l’immunité, et en Syrie, la répression cause des centaines voire des milliers de morts. Tous les autres pays du monde arabe ont été touchés, mais les manifestations y ont eu une ampleur et des conséquences plus limitées. Des États non arabes ont enregistré aussi des manifestations ou procédé à des actions préventives, notamment l'Iran, mais l'ampleur de ces mouvements a généralement été moindre et l'influence des événements du monde arabe n'a pas toujours été clairement établie.
Les principales causes de ces mouvements sont le manque de liberté d'expression, les abus des forces de police, la corruption et la kleptocratie, le chômage, un coût de la vie élevé ainsi qu'un besoin de démocratie qui ne soit pas une simple façade[5]. Cette crise, que certains comparent au Printemps des peuples de 1848[6],[7] (d’où le surnom de « Printemps arabe ») ou à la chute du Rideau de fer en 1989[8], s'inscrit dans un contexte particulier par rapport à d'autres révolutions,