Proust et les noms

566 mots 3 pages
Nouveaux essais critiques (1972)
Extraits commentés: “Proust et les noms”
Si, dans Sur Racine, Barthes analyse la structure signifiante de la tragédie à travers une lecture des lieux (chambre, antichambre, extérieur), des deux formes d’Eros (amour-ravissement et amour-durée), du trouble, etc., pour en déceler à chaque fois le sens, dans ses Nouveaux essais critiques (écrits entre 1961 et 1971, Seuil, 1972) c’est encore aux grands classiques qu’il s’attache en parcourant, de La Rochefoucauld à Proust, la littérature française. Ici Barthes s’arrête à ce qui lui paraît le plus essentiel, le plus propre à l’écriture de chacun des auteurs choisis. Il s’agira donc de cerner au plus près la maxime chez La Rochefoucauld, l’objet dans les planches de l’Encyclopédie, la phrase et sa structure chez Flaubert, l’anamnèse dans la Vie de Rancé de Chateaubriand, le rôle fondateur des noms propres dans La Recherche du temps perdu de Proust, l’amour dans Dominique de Fromentin.

Arrêtons-nous un instant sur l’admirable article Proust et les noms, 1967. Pour Barthes, l’événement poétique qui a lancé la Recherche, c’est la découverte des noms propres. Le nom propre est la classe verbale qui possède le pouvoir reconstituant de la sensation, ou mieux, du signifié. “Le Nom propre est en quelque sorte la forme linguistique de la réminiscence.” Une fois le système onomastique trouvé, la Recherche a pu s’écrire, ajoute Barthes.
“Le Nom propre est lui aussi un signe, et non bien entendu, un simple indice qui désignerait sans signifier, comme le veut la tradition courante, de Peirce à Russell. Comme signe, le Nom propre s’offre à une exploration, à un déchiffrement (…).” (p. 125.) Ce signe est volumineux, “toujours gros d’une épaisseur touffue de sens, qu’aucun usage ne vient réduire, aplatir, contrairement au nom commun qui ne livre jamais qu’un de ses sens par syntagme.” (p. 125.)
C’est au critique d’ouvrir ce signe riche de sens proche du mot poétique. Dans une analyse des plus

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