PROUST ET L'AUTOBIOGRAPHIE
Le pacte autobiographique est un concept forgé par Philippe Lejeune, théoricien de la littérature et spécialiste de l'autobiographie fantastique.
C’est l’engagement que prend l’auteur à raconter directement sa vie, ou une partie d’elle, dans un esprit de vérité. Il s’engage donc à ne dire que la vérité, à être honnête en ce qui concerne sa vie. En contrepartie, le lecteur peut décider de lui accorder sa confiance. Dans cet engagement l’auteur affirme l’identité entre le narrateur, le personnage et lui-même.
Cette identité des trois instances peut s’établir de deux façons : par l’emploi d’un titre sans ambiguïté comme « autobiographie » ou « histoire de ma vie » ou par un engagement de l’auteur auprès du lecteur, au début du texte.
Philippe Lejeune définit dans son Pacte autobiographique l'autobiographie comme un « récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité ».
S’agit-il dans la « Recherche » d’une autobiographie ?
Déjà le titre de l’œuvre nous révèle l’absence de ce pacte, parce le sous-titre (Roman) la situe sur le niveau de la fiction. Le lecteur n’est donc pas autorisé à lire dans les pages de Proust le développement de la vie et de la psychologie de l’auteurs.
Tout de même, il faut reconnaître que la frontière qui sépare le narrateur de l’auteur est très ambiguë : parfois on retrouve des donnés de la vie de Proust, bien que bien que maquillés et transposés. Combray serait donc une reproduction littéraire d’Illiers où le petit Marcel allait en vacances, et Charles Swann l’alter égo romanesque de Charles Haas, un homme du monde que Proust admirait. Et beaucoup d’autres transpositions pourraient être repérées dans l’œuvres, comme certains traits du caractère de Proust distribués dans les personnages du roman.
Mais les correspondances ne sont pas totales, par exemple la sexualité du