Président arbitre ou capitaine ?
La fonction présidentielle, pour laquelle Charles De Gaulle s’est beaucoup battu, est un fondement de la Constitution de 1958. A l’inverse des chefs de l’Etat des précédents régimes, le Président de la 5ème République à un réel pouvoir et son rôle n’est pas limité à des taches honorifiques.
Les prérogatives du Président de la République sont définies dans le titre 2 de la Constitution. Ainsi, l'article 5 définit dans les grandes lignes son rôle ; en particulier, " il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'Etat ". Dès l'article 5, son rôle d'arbitre est mis en avant.
Cependant, un paradoxe apparait. En effet, il est arbitre au sein des pouvoirs publics et en est aussi le chef et le garant, en d’autre mot, le capitaine.
Un arbitre est par définition une personne dont la compétence et l'autorité dans un domaine permettent de prononcer un jugement, il est évident qu’il se doit d’être objectif. Un capitaine, au sens large du terme, est le chef d’une équipe, son objectivité est alors loin d’être requise.
Il nous faut donc voir quelle est la place et le véritable rôle joué par le Président de la République dans le fonctionnement de l'Etat et de ses institutions.
Le rôle du Président de la République va donc évoluer en fonction des situations et du contexte qui lui est associé. Ainsi, l'approche de la fonction selon qu'elle est exercée pour le Général de Gaulle ou Pompidou est très différente et ce sont deux influences dissemblables qui s'exercent sur les institutions. En effet, la Constitution de 1958 fournit un ensemble d'outils qui, selon l'utilisation qui en est faite, peut faire changer l’orientation de la fonction présidentielle. Elle permet donc à chaque Président d'exercer une influence personnelle sur le fonctionnement des institutions en appliquant la Constitution selon sa propre vision. Mais il faut remarquer que la Constitution de 1958