Psychopathologie adulte
Il n’y a pas de mystère : « Il n’y a que des secrets et des gens qui gardent ces secrets ». (PATRICK MAC GRATH, Port Mungo). S’il est fondateur de la vie psychique, le secret se pervertit lorsqu’il génère un fonctionnement déviant dans la sphère familiale. Sa composante pathogène tient alors dans le paradoxe que s’il est défendu de connaître le contenu du secret, il est interdit d’oublier le secret lui-même. L’être humain naît dans une famille qui lui transmet un héritage composé de traditions, de missions, de mandats, et de loyautés familiales visibles ou invisibles. Qu’il le veuille ou non, qu’il le sache ou non, tout individu est imprégné de ces liens et habitus de loyauté, des traumatismes et deuils non faits de cette famille : une empreinte se crée, de façon très précoce, qui restera en mémoire et en mémoire physique. (ANCELIN SCHÜTZENBERGER). La famille est un système qui se bat pour sa conservation et sa perpétuation. Pour y parvenir, elle est susceptible de mettre en œuvre des comportements contre-productifs : non-dits, mensonges, secrets… Malgré leur valence et leur charge négative, ces comportements peuvent devenir moteurs de développement de compétences visant à la conservation d’un individu au sein du système dans lequel il baigne. Ces compétences seront garantes de l’homéostasie intra et interindividuelle. Pour autant, tout ce qui n’est pas transmis ne constitue pas un secret comparable au secret de famille, lequel interfère avec l’organisation psychique. On peut observer des déclinaisons de l’altération plus ou moins conséquentes de la communication :
* Le non-dit se limite à la non- communication digitale mais il peut se révéler en l’absence de mots par une communication analogique et être partiellement symbolisé sous la forme de gestes ou d’attitudes (mimiques, rougeur, pâleur ou autre manifestation physique) ; il est plutôt du registre de l’omission.
* Le mensonge