Introduction La superpuissance des États-Unis est multiforme : aucun domaine de l’exercice habituel de la puissance d’un pays n’échappe à l’éminence étatsunienne. Les aspects à envisager sont donc nombreux, tout comme sont nombreuses les modalités d’inscription de cette superpuissance dans l’espace mondial. Il semble intéressant de rapprocher les aspects et les modalités d’inscription dans l’espace au lieu de les traiter séparément. Cela amène au plan suivant : la puissance économique et financière et ses manifestations géographiques ; l’éminence technologique et culturelle, du fait ponctuel à la diffusion mondiale ; la domination géopolitique, du centre de Washington à la couverture mondiale. I. La puissance économique et financière et ses manifestations géographiques La superpuissance Étatsunienne dans le domaine économique concerne tous les secteurs : • Agricole, avec un espace national organisé en régions plus ou moins spécialisées (évolution des « belts »), et une diffusion mondiale des produits, diffusion qui peut devenir une arme (arme verte : voir partie géopolitique). Puissance agricole symbolisée par le marché international des céréales à Chicago. Donc, articulation spatiale entre des régions productrices et un centre de portée mondiale. • Industriel, avec une traduction spatiale à plusieurs échelles et sous différentes formes. La puissance industrielle s’ancre dans le territoire national (régions productrices de minerais et d’énergie, du Golfe du Mexique à l’Alaska, en passant par les Rocheuses : régions de fabrication, comme le Nord-est ou la Sunbelt). Elle s’appuie sur tout un réseau de filiales disséminées dans le monde, filiales qui, avec la maison-mère, localisent leurs sièges sociaux dans l’archipel métropolitain mondial. En outre, elle recourt à des pays-ateliers* **où la main-d’œuvre est peu coûteuse, pays qui dépendent des centres de conception situés ailleurs. On a là une inscription complexe dans l’espace mondial : des régions,