Commentaire
C. Baudelaire, « Un Hémisphère dans une chevelure »
(Le Spleen de Paris, 1869)

Charles Baudelaire (1821-1867), qui est l'auteur des Fleurs du mal et du Spleen de Paris (recueil de poème en prose ), est aussi un précurseur du symbolisme. Son poème Un Hémisphère dans une chevelure (1869) est la réécriture en prose d’un poème versifié, La Chevelure , qui apparaît dans la section Spleen et idéal des Fleurs du mal (1861). Ces deux poèmes font partie des textes inspirés par Jeanne Duval avec laquelle le poète a entretenu une liaison. Cette femme était métisse et Baudelaire la surnommait, en raison de sa peau brune, « la Vénus noire ». La lourde chevelure noire célébrée dans les deux textes est celle de Jeanne Duval.
Au cours de cs commentaire nous nous demanderons an quoi ce texte est-il un poème en hommage à la femme aimée ?
Bien que ce texte soit en prose, c’est cependant un poème en hommage à la femme aimée dont la chevelure fait naître un monde imaginaire et exotique. Tout d'abord nous étudierons donc la structure du poème, ensuite nous découvirons comment Baudelaire célèbre la femme et pour finir nous partirons en voyage.

En tout premier lieu, comme sa version versifiée, Un Hémisphère dans une chevelure est divisé en sept paragraphes de taille équivalente.
On remarque que le premier et le dernier paragraphe se font écho. En effet, ils commencent tous deux par la même structure syntaxique. l’impératif « Laisse-moi » est suivi d’un verbe renvoyant à un sens (l’odorat puis le goût), de l’adverbe « longtemps » et d’un COD qui évoque la chevelure : «Laisse-moi respirer longtemps, longtemps l’odeur de tes cheveux » et « Laisse-moi mordre longtemps tes tresses lourdes et noires ».
Le même thème du souvenir apparaît dans ces deux paragraphes: il s’agit de « secouer des souvenirs dans l’air » dans le premier paragraphe et de les manger dans le dernier, comme si le poète était ou souhaitait être rassasié à la fin du