Qu'est-ce que les lumières
Peej président de l'association MAC, un collectif de graffeurs spécialisé dans la réalisation de grandes fresques et fondateur du festival Kosmopolite de Bagnolet explique comment et pourquoi le graffiti s’est transformé " Nous nous efforçons d'agir dans la légalité et d'obtenir les autorisations des municipalités ou des particuliers car faire une fresque demande du temps. Mais c'est de plus en plus difficile(…) On nous demande de respecter la loi sans nous proposer d'espace. " Il y a 10 ans, il était encore possible de faire des fresques à Paris. Aujourd'hui, il n'existe aucun mur "légal". " Si le monde du graff a une mauvaise image, c'est à cause de la répression, " ajoute Peej, pourtant dirigeant d’un crew très légal. " Devant l'effacement systématique des tags à Paris, certains passent à une autre forme d'expression, encore plus dommageable pour l'espace public. Je pense au gravage, à l'origine des vitres rayées dans les trains et les métros."
Impitoyablement poursuivi dans certains lieux politiquement corrects (les " scandales " des stations Louvre ou Solférino au début des années 90 en témoignaient déjà) le graffiti s’est transformé, mais il a également connu deux autres évolutions :
-une sensible baisse en quantité et une certaine diminution du nombre de ses pratiquants, qui ne peuvent que réjouir ceux qui le combattent avec tant d’entêtement
-une migration vers les endroits où il est moins ardemment combattu. C’est ainsi que les murs ont été désertés au profit des camions ( privés), des toits d’immeubles et des tunnels du métro (plus difficiles à effacer). C’est également ainsi que Paris a rejeté le graffiti vers ses banlieues. Il suffit de prendre le RER, le train ou l’autoroute pour s’en rendre compte. Ces axes d’accès vers la capitale sont littéralement "