Bien sûr, tout n'avait pas toujours marché comme elle l'aurait souhaité pendant toutes ces années ; mais tout de même, cela lui faisait bizarre de se retrouver seule. On lui avait pourtant souvent dit que c'était là le moment le plus pénible, le retour du cimetière.

Quand Germaine revint chez elle, elle s’installa dans le fauteuil, devant la cheminée, dégarnie de toute braise.

Elle ne savait pas si elle avait eu raison d’assister à l’enterrement de Baptiste, cet enterrement où elle avait dû se forcer a aller pour Batiste.Elle avait redouté cet instant ou elle est tombée nez a nez avec Angel a la sortie du cimtiere. comme elle paraissait plus vielle que ses soixante ans passés!

Elle ferma les yeux un instant désemparée.
Elle eut l’impression de revoir Baptiste, le bras appuyé sur la cheminée, lui racontant son travail de la journée à la vigne. Les moments où il pouvait venir chez elle étaient si rares et si précieux ! Germaine l’accompagnait souvent pour l’aider dans ce difficile labeur. Ils y parlaient ensemble, s'y aimaient parfois. Elle se rappela le jour où elle surprit cette entêtée de Cécile, quelques vignes plus loin, en train de les épier. Elle n’aimait pas Cécile. Surtout, c’était la femme qui répandait des choses sur son compte. C’était totalement naturel d'éprouver plus de haine que de sympathie envers elle.

Germaine entassa du menu bois et quelques bûches pour rallumer le feu et tenter de dissiper cette froide atmosphère de mort et de solitude. Elle n’avait jamais éprouvé de sentiments de colère ni de jalousie auparavant envers Angèle, Mais aujourd'hui elle se rappela le regard curieux et malsain qu'Angele lui avait lancé, en consequence cette femme l'effrayait. Angèle était la seule femme avec qui Baptiste ait jamais vécu. Pourtant Germaine était là, elle, depuis si longtemps. Elle avait toujours attendu le jour où Baptiste l’emmènerait, L’emmènerait loin de ce village en vain
Elle se dit qu’elle