Quand vous serez bien vieille
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Texte n°1 Fille d’honneur de Catherine de Médicis, aussi remarquable par son esprit et sa vertu que par sa beauté, Hélène de Surgères avait perdu son fiancé dans la guerre civile (1570) et restait inconsolable. La reine invita Ronsard à l’immortaliser. Il la chanta d’abord « par ordre » puis, peu à peu, en dépit de leur différence d’âge et de la réserve d’Hélène, Ronsard se prit à aimer sincèrement la jeune fille, exprimant son amour en doux propos, en tendres confidences à mi-voix. Il fallait la discrétion et la délicatesse d’un poète pour évoquer l’heure des souvenirs mélancoliques et des inutiles regrets, moment si pénible dans la vie d’une femme, surtout lorsqu’elle jolie. L’artiste, devenu plus pressant, revient même avec quelque cruauté sur le tableau de cette « vieille accroupie ». Heureusement il est temps encore, si Hélène sait écouter l’appel ardent et gracieux du galant Ronsard. « Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle » Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle1, Assise auprès du feu, dévidant2 et filant, Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant3 : « Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle ! » Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demi sommeillant, Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant, Bénissant votre nom de4 louange immortelle. Je serai sous la terre et fantôme sans os, Par les ombres myrteux5 je prendrai mon repos : Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour et votre fier6 dédain. Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie. Sonnets pour Hélène, II, XLIII, 1578, Pierre de RONSARD, (1524-1585)1 2 3 4 5 6
C’est, au XVIes, l’éclairage des familles riches. Mettre le fil en écheveau, à l’aide du dévidoir. Nuance d’admiration et d’étonnement. Dont la louange est immortelle. Bois de myrtes, aux Enfers, qui accueillait les amoureux séparés. Farouche.