Quasimodo
* Pour les Grecs, les autres (non-Grecs) ne sont que des "barbares" (non authentiquement humains).
* On peut être tenté de définir rapidement autrui comme "alter ego" (autre moi). Descartes admet que, lorsqu'il aperçoit dans la rue des silhouettes vêtues comme lui, ce sont bien des hommes, et non des automates : il conclut alors d'une ressemblance extérieure à une similitude interne.
La psychanalyse affirme que l'ensemble des relations affectives vécues avec les autres, qui élaborent mon histoire, s'inscrit dans mon inconscient, on peut dès lors en déduire qu'autrui n'est pas seulement à l'extérieur de moi et qu'il participe à la constitution de ma plus secrète intimité.
Dans l'histoire de l'homme telle qu'il la reconstitue, Rousseau lui attribue comme premier sentiment la pitié. Avoir pitié de l'autre, cela sous-entend d'abord qu'il est bien mon équivalent.
* Hegel montre, dans sa "Dialectique du Maître et de l'Esclave", qu'une conscience ne se constitue qu'en obtenant d'une autre la reconnaissance de sa liberté, ce qui implique qu'elle lui soit supérieure. Comme cette exigence de reconnaissance se forme simultanément dans les deux consciences, il en résulte nécessairement un conflit, dont l'issue est la suppression d'une conscience en tant que telle, sa régression au rang d'objet ou d'outil (c'est l'esclave). Dans une telle conception, autrui n'a pas de valeur propre : il n'est que médiateur entre deux moments de la conscience.
* Pour Levinas, rencontrer l'Autre c'est avoir l'idée de l'infini c'est-à-dire désirer ce qui ne pourra jamais combler mon désir (car le rapport à l'Autre est Désir et bonté). D'où cette étrange phrase de la première section de Totalité et Infini: « Le Désir métaphysique de l'absolument Autre est satisfait dans la mesure où il ne l'est pas. » Dialoguer avec autrui, c'est laisser advenir, en face de moi, un "Tu" qui me somme de l'admettre dans son écart par rapport à moi : le dialogue ne recherche pas la