Quatorze points de wilson
Bien que beaucoup de points soient spécifiques, les cinq premiers étaient plus généraux, incluant le libre-échange (abolition des droits de douane, ouverture des marchés de capitaux et de marchandises), le libre accès à la mer, l'abolition de la diplomatie secrète, le désarmement, la restitution des souverainetés sur les terres occupées à la suite de victoires militaires, comme l'Alsace-Lorraine pour la France, le droit à l'auto-détermination des peuples, etc.
Le discours, qui avait été écrit sans coordination ou consultation préalable des homologues européens, était empreint d'idéaux élevés et annonçait la Société des Nations. Wilson réussit à faire passer une partie de son programme dans le traité de Versailles. Cependant, en dépit de cet idéalisme, l'Europe d'après-guerre n'en adoptera que quatre points. De plus leur application sur le terrain (notamment celle de l'auto-détermination) sera refusée aux peuples vaincus (Allemands d'Autriche, Hongrois...) ou non représentés dans les instances internationales (Ukrainiens, Irlandais...), sans parler des peuples colonisés. Le Sénat des États-Unis refuse de ratifier le traité de Versailles, ainsi que d'entrer dans la Société des Nations. Enfin, le couloir de Dantzig, qui permettait à la Pologne d'accéder librement à la mer, mais en coupant la République de Weimar (Allemagne) en deux, sera un des éléments déclencheurs de la Seconde Guerre mondiale.
Carte des nationalités en Autriche-Hongrie (recensement de 1890) avec les frontières de l'Empire en 1914 : les quatorze points de Wilson visaient à aligner les frontières sur les majorités linguistiques locales.
Carte des frontières des pays danubiens en 1919, à la suite de l'application partielle des