Que désirons nous ?
Tout d'abord, désirer, c’est tendre vers quelque chose, que cela soit réel ou immaginaire. Mais la « tendance » est souvent assimilée à la pulsion spontanée, mais il ne faudrait pas confondre le désir et la volonté. La volonté est consciente a priori, normalement lorsqu'on a la volonté de faire quelque chose, on sait ce que l'on veux ! Ce qui est conscient dans le désir c’est le fait même de désirer ; ce qui a priori est inconscient c'est pourquoi je désire ; enfin ce qui est plus ou moins conscient, c'est l'objet du désir… Le désir peut aussi bien se placer sur un objet rêvé au sens d’idéal qu’un objet rêvé au sens d’illusoire, inexistant… En tout cas cet aspect imaginaire de l’objet du désir introduit un doute, en fin de compte : savons-nous vraiment ce que nous désirons ? Au-delà des objets immédiats que l'on "croit" désirer, le motif véritable qui relance sans cesse notre désir n'est-il pas par définition "autre" et mystérieux ?
Que désirons nous exactement ?
Il est intéressant de se demander ce que nous désirons car d'une part, nous divisons souvent les désirs en naturels et en non-naturels, les premiers sont identifiés à des besoins dont la satisfaction est indispensable à la survie tandis que les seconds sont rapidement critiqués comme étant inutiles. Cependant selon une première hypothèse qui est majoritairement celle des philosophes antiques, le désir serait un phénomène "naturel" se donnant des buts eux-mêmes naturels, comme se nourrir convenablement, s'accorder des satisfactions physiques et intellectuelles, et tout ceci finalement dans le but supérieur d'accéder au bonheur…
Mais l'homme désire t-il "simplement" comme un être naturel ? Peut-il se contenter d'un bonheur "simple" et d'ailleurs est-il fait pour le bonheur ? Si l'homme est conscient, il faut bien que son désir le soit aussi. Peut-être même une conscience désire-t-elle avant tout d'autres consciences, c'est-à-dire d'autres humains ?