Problématique : le travail est-il une activité utile voire nécessaire dont on retirait un gain (notre vie ou notre humanité) ou au contraire une activité nuisible ou neutre dont on ne tire rien (on ne gagne rien à travailler) voire dont on sort perdant (entreprise de déshumanisation) I. On gagne sa vie à travailler. A. Le travail est l'activité nécessaire pour extraire de la nature les moyens nécessaires à notre subsistance. Le travail (comme transformation de la nature et comme emploi) est ce que nous devons faire pour survivre. Arendt, Condition de l'homme moderne. Platon, Protagoras B. Le travail est le fondement de la société, il organise la sphère économique des échanges. Donc on ne gagne rien à travailler, car ce que nous gagnons est immédiatement réinvestit pour obtenir ce dont nous avons besoin pour vivre. Spécialisation, division du travail. Platon, République. C. L'emploi est une activité nulle, qui n'apporte rien car nous donnons et recevons. En cela, c'est un contrat équitable. Mais en cela aussi nous n'y gagnons rien. Marx, Le capital. Donc, si nous gagnons notre vie à travailler, nous y perdons aussi quelque chose (du temps, de l'énergie) si bien qu'au final nous ne gagnons rien à travailler car ce qui est gagné est immédiatement réinvesti ou ne sert qu'à compenser ce qui a été par ailleurs perdu. Or, précisément parce que le travail est cette activité liée à la vie, est-ce que ce n'est pas une activité dans laquelle nous avons tout à perdre? II. On perd tout à travailler. A. Le travail est une entreprise de déshumanisation, d'aliénation et d'exploitation dans laquelle l'ouvrier perd sa dignité d'homme. Marx, Le capital. B. C'est précisément parce qu'il est lié aux nécessités vitales, biologiques que le travail à ce caractère négatif. La Bible, Hegel, Phénoménologie de l'esprit. C. Cette perte n'est pas seulement une perte pour nous (nous y perdons humanité et dignité) mais aussi pour la nature qui subit les effets