Que la beauté l'orne
Ressenti du F. : 2ème surveillant
MTCF. :
« Pour recevoir le ciel, il faut prolonger soi-même », dit le philosophe Pythagore, nous invitant au voyage intérieur, celui qui mène effectivement le plus loin. Entre ses actions, le maçon est aussi invité à ce constant retour à sa personne. A ce devoir d’isolement introspectif, qui dirige le regard vers la terre et incite à une vertu essentielle, trouvant, nous le savons, sa racine dans l’humus : l’humanité.
Le franc-maçon a pu l’acquérir pendant ses longues stations silencieuses et méditatives, sur les bancs de l’apprenti. Sa seule certitude consiste à savoir qu’il est un être inachevé et donc sans cesse perfectible par le travail. Pour lui, il n’est concevable d’aller vers les autres qu’après avoir fait sa propre connaissance, et réfléchi sur son comportement.
Ne suis-je pas habité par quelque rancœur, quelque vanité, une suffisance ou un désir de pouvoir ? N’ai-je aucune tentation raciste ou xénophobe ? Un goût immodéré pour les biens matériels ? Mes jugements ne sont-ils pas encore trop hâtifs ? Ma pierre n’est-elle pas encore trop abrasive ?
Ce n’est qu’après cette sincère auto-évaluation et un « recadrage » conséquent, que l’altruisme lui sera véritablement possible. On ne peut écouter et comprendre ses semblables qu’en étant disponible, calme et serein, c’est-à-dire sur la voie de la maîtrise.
Il s’agira alors dans cette société éclatée, de regrouper et vivifier les valeurs morales. De devenir avec ses frères, des ilots de lumière, atomisés dans la ville. Projet utopiste, peut-être. Mais n’est-ce pas l’utopie, du nom même de la lointaine étoile Utopia, qui a propulsé l’homme sur la lune ?! Cet astre précisément foulé par le maçon-cosmonaute américain Edwin Aldrin !
Une telle conception fédératrice ne correspond pas à une attitude paternaliste, voire passéiste. L’homme libre ne vit pas dans le passé, il le laisse utilement vivre en lui. Et il ne craint pas