Que signifie l’amour de dieu dans une perspective philosophique et l’amour de dieu dans une perspective religieuse ?
Introduction
Le Dieu des philosophes est apathique (sans passions et sans désir), indifférent et est inatteignable par les manifestations d’amour des mortels. Le Dieu de la Bible intervient dans la vie des hommes par amour.
Si le philosophe aime ce Dieu abstrait, premier moteur de l’univers mais qui ne s’occupe pas du mortel qu’il est ; son amour a-t-il la même signification que dans une perspective religieuse? Peut-on aimer ces « dieux » de la même façon ? L’amour d’un Dieu intervenant dans l’histoire personnel pour le croyant et celui du philosophe sont-ils compatibles ?
Dans ce travail, nous tenterons de comprendre ce que signifie l’amour de Dieu dans une perspective philosophique et l’amour de Dieu dans une perspective religieuse. Nous verrons enfin en quoi ces deux amours sont compatibles ou incompatibles.
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I. L’Amour de Dieu des philosophes est à sens unique
L’amour de Dieu dans une perspective philosophique est un sentiment pur et notre coeur s’élève autant qu’il le peut vers l’ouvrier de l’Univers ; c’est notre profonde admiration et les élans de notre coeur envers l’éternel architecte du monde. Nous l’aimons sans qu’il nous en revienne le plus léger avantage ni qu’il y ait de réciprocité de sa part.
Pour Aristote, la puissance divine est vraiment, pour tout être, objet du désir et de l’amour – en tant que réalité aimée, cette divinité met le monde en mouvement –, mais elle-même n’a besoin de rien et n’aime pas; elle est seulement aimée. Dieu suscite l’amour intellectuel des philosophes, mais lui n’aime pas. Cela signifie que ce qui a moins d’être tend vers ce qui a plus d’être. Il n’y a pas ici de rapport descendant de Dieu vers le monde mais seulement un mouvement ascendant de l’homme philosophe vers lui. Ce rapport là entre l’homme et Dieu est un rapport d’imitation, d’aspiration vers un idéal.
Selon Spinoza,