Quel avenir pour le hard discount
Pour la première fois depuis son arrivée en France, le hard-discount est en baisse de régime. Face à la concurrence des géants de la distribution, il joue la séduction et la modernisation. Au risque de mettre en péril son modèle économique.
Des consommateurs achètent de la nourriture dans un supermarché discount à Nice.
REUTERS/Eric Gaillard
Coca ou pas coca, Nutella ou pas nutella... curieux dilemme auquel sont confrontés les acteurs du hard-discount en France. Après la période faste des années 2000, le secteur subit depuis quelque temps une baisse de régime. La crise pourtant est passée par là, qui aurait pu favoriser les achats auprès de ces spécialistes des bas prix. Raté. Les ménages les plus démunis, clients privilégiés des discounters, ont réduit la taille de leur panier. Et la baisse du pouvoir d'achat de nombreux Français ne les a pas conduits aux portes des 4708 magasins Ed, Dia, Lidl, Aldi, Leader Price, Netto ou Prima... Ainsi, depuis 2009, le hard-discount stagne, voire recule. Cette année là, la part de marché du discount se stabilise autour des 14%. Depuis le début de l'année 2010, elle a même chuté pour la première fois de son histoire française de 0,3%, alors même que le nombre de magasins crées a encore progressé (+188 cette année). Entre 2005 et 2009, l'activité des discounters aurait ainsi chuté de 9%.
Pour expliquer ce retournement de situation il faut revenir quelques années en arrière. En 2008, le gouvernement vote la loi LME, censée favoriser la concurrence sur les prix entre les distributeurs. Cette dernière, qui veut encourager les hard-discounters en assouplissant les conditions d'implantation des grandes surfaces, affiche vite ses effets pervers. Les distributeurs traditionnels, à qui l'ont vient de supprimer les fameuses marges arrières, se lancent en effet dans une guerre des prix sans