Quel avenir pour les systèmes de retraite ?

Il peut sembler paradoxal qu'à l'heure où la globalisation financière, qui se nourrit de certaines formes d'épargne destinée à financer les retraites, est rendue responsable de l'instabilité monétaire, la Commission Européenne n'ait pas hésité à recommander dans son Livre vert du 5 juin 1997 à tous les Etats membres de favoriser la création de régimes de retraite par capitalisation pour compléter les régimes par répartition. On peut déceler ici une certaine crainte d'un déséquilibre futur et fatal des financements des retraites.
Force est de constater que la question de la viabilité des systèmes de retraites n'est pas nouvelle; elle est, depuis quelques années déjà, suggérée par les projections démographiques dans les pays développés. Tout le monde semble s'accorder sur le fait que même sous les hypothèses économiques les plus favorables, le vieillissement de la population et les transformations dans les modes de rémunération font que les générations futures ne pourront supporter les systèmes de retraite tels qu'ils fonctionnent encore aujourd'hui.
De tels constats laissent à penser que l'avenir des systèmes de retraites ne peut se penser qu'en terme de déséquilibre démographique et financier. Cette vision quelque peu restrictive a besoin d'être éclairée et complétée dans la mesure ou le problème des retraites concerne de nombreux aspects de l'économie et du social et qu'il ne peut se ramener à une approche comptable et financière.
Les enjeux des systèmes de retraites sont importants, non seulement pour l'avenir des futurs retraités, mais plus largement pour l'avenir de la cohésion économique et sociale et même simplement pour la croissance économique.
Partant de cela, on peut considérer que l'avenir des systèmes de retraites peut s'analyser selon plusieurs voies. On peut en citer trois principales. • Partant du constat selon lequel dans presque tous les pays, l'évolution démographiques actuelle (liés à la