Quel besoin l'homme a-t-il de produire des oeuvres d'art ?
La question posée peut frapper par son caractère large et indéterminé. Elle s'enracine dans un questionnement mal délimité et semble appeler des réponses multiformes et indéfinies.
Dès lors, elle ne prendra un sens réel et précis que si nous examinons quel besoin humain spécifique répond et correspond à une définition exacte de l'œuvre artistique. Le problème est d'arriver à délimiter et à décrire un besoin (spirituel) en accord avec une notion juste de l'art. Dès lors, c'est une sorte de « phénoménologie » (de description progressive) du besoin qui s'impose à notre étude.
B. Discussion
1. La sublimation des besoins dans l'art
Définissons, en première approximation, le besoin comme l'exigence de quelque chose correspondant à une nécessité vitale, exigence naissant d'un état de tension interne ne pouvant trouver satisfaction que par l'action spécifique procurant l'objet adéquat. Quant à l'œuvre d'art, elle désigne une actualisation sensible de la beauté par l'effort d'un être conscient. Qu'est-ce que produire une œuvre d'art? C'est créer, exprimer et extérioriser dans le monde des œuvres exprimant un idéal de beauté. Dès lors, il s'agit de comprendre sous l'effet de quelles exigences internes l'homme peut façonner un ouvrage correspondant à un idéal de beauté. Quelle insatisfaction meut l'artiste qui se dépasse dans l'objet artistique et le crée? Le problème est, en filigrane, de comprendre le moteur de la faculté créatrice de l'artiste, son aiguillon en quelque sorte.
Au niveau le plus élémentaire, le besoin de produire des œuvres d'art pourrait s'alimenter dans l'insatisfaction et les manques inhérents au réel. Quand les désirs ou les besoins ne peuvent être comblés dans la réalité, quand les demandes vitales ne sont pas en mesure d'être positivement réalisées dans le monde extérieur, alors il faut bien qu'une issue soit trouvée. Les lacunes et les refoulements des besoins concrets trouveraient une compensation sur le plan de