Quelle est, selon Durkheim, la spécificité du suicide anomique ?

Emile Durkheim né en 1858 et mort en 1917, que l’on considère aujourd’hui comme le père de la sociologie moderne publie en 1897, une œuvre majeure sur le suicide. Cette enquête est la mise en pratique directe de la méthodologie de la sociologie qu’il avait précédemment explicitée dans une autre œuvre ; Les règles de la méthode sociologique, publié en 1894. Dans Le suicide, Emile Durkheim poursuit son étude sur la façon dont se tisse le lien social dans les nouvelles sociétés industrialisées, et voit le suicide comme l’exemple qui constitue un dysfonctionnement de ce lien social. Le choix du suicide n’est pas le fruit du hasard, prenant un sujet jusqu'alors réservé au domaine de la psychologie, lui permet d’appuyer sa thèse selon laquelle les faits sociaux consistent en « manières d’agir, de penser et de sentir » qui s’imposent à l’individu, et qui ne sont réductibles ni à des faits de nature ni à une collection de faits individuels ; par cette étude Emile Durkheim impose définitivement la sociologie comme une science de la société indépendante et reconnu. Dans cette étude il met en évidence le lien entre le taux de suicide et l’intégration social des individus, il prouve que « le suicide varie en fonction inverse du degré d'intégration des groupes sociaux dont fait partie l'individu ». Pour cela il établit une typologie des formes de suicide ; il distingue le suicide « altruiste » du suicide « égoïste » et du suicide « anomique ». Nous allons plus particulièrement nous intéresser à la question de suicide anomique. Nous nous demanderons quelle est la spécificité du suicide anomique selon Emile Durkheim. Dans un premier temps nous verrons ce qu’est le suicide anomique, puis nous verrons l’essor du suicide anomique dans les société moderne.

Durkheim établit une théorie de la socialisation a partir de deux processus : l’intégration et la régulation. Le processus d’intégration dans un