Quelle vision nous donne ce texte des tentatives d'émancipation d'Emma (Mdame Bovary)
Introduction
Flaubert publie en 1857 Madame Bovary, roman « réaliste » (inspiré d’ailleurs d’un fait divers) racontant la destinée d’Emma, fille de paysans, nourrie dans sa jeunesse de mauvais romans qui lui donnent des rêves exaltés de grandeur. Mariée à Charles, officier de santé, elle est rapidement déçue du mariage et de la vie à Yonville, petite ville de Normandie. Elle est alors une proie facile pour Rodolphe, séducteur sans scrupule, avec qui elle a une liaison.
Dans cet extrait, nous voyons Emma installée dans l’adultère et croyant y trouver les moyens de son émancipation ; le narrateur nous la fait percevoir à travers les regards de son amant, des habitants d’Yonville et plus particulièrement lors d’une scène avec sa belle-mère.
Nous pourrons nous demander quelle vision nous donne ce texte des tentatives d’émancipation d’Emma, en observant les différents points de vue sur le personnage et en nous interrogeant sur les limites que semble poser le narrateur à cette émancipation.
I.Différents points de vue des habitants d'Yonville
Le narrateur multiplie les points de vue sur Emma, pour nous montrer comment est perçu ce que l’héroïne croit être une émancipation dans l’adultère.
Le point de vue de Rodolphe
Le narrateur choisit d’abord le point de vue de Rodolphe, dont il souligne le côté froid et calculateur (« supériorité de critique », « se tient en arrière ») : celui-ci est un séducteur sans scrupule, qui ne voit dans cette liaison que des « jouissances à exploiter ». Le fait de nous montrer le versant masculin de l’adultère, du point de vue de l’amant, nous fait comprendre à quel point Emma s’illusionne sur ce qu’elle croit être une passion romanesque, alors qu’elle n’est pour Rodolphe qu’un objet sexuel (voir l’expression très péjorative « quelque chose »). Alors qu’elle s’imagine s’être libérée du joug du mariage et être devenue maîtresse de ses sentiments et